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17 octobre 2008

Badou enterré sous terre depuis 16h ce jour 16/10/2008

par Janvier Nougloi

Il est parti pour ne plus revenir. Ange Marie Badou ne vivra que par ses œuvres. Depuis hier, les cérémonies entrant dans le cadre de son inhumation ont démarré et les hommages lui sont rendus. Le monde artistique, la presse et ses proches lui rendent un hommage mérité. Des témoignages et autres marques de sympathie fusent de toutes parts pour qualifier les mérites et les prouesses réalisées par l’homme.

Encore une fois, des éloges dithyrambiques ont ponctué les discours et les honneurs rendus à l’illustre disparu. Connu beaucoup plus pour son côté comique à cause des rires et sourires qu’il est arrivé à arracher aux coeurs meurtris, Dah Badou fut une icône du monde artistique béninois. Celui qui a su positiver ses défauts physiques pour les mettre au service du théâtre et de la culture est resté dans l’esprit et demeurera encore pendant longtemps.

Comme Théodore Béhanzin, parti lui aussi dans des conditions très affreuses, Ange marie Badou, en rejoignant l’au-delà, aura, en dépit de tout, marqué l’histoire culturelle et artistique béninoise. « L’artiste est mort, vive l’artiste », diront beaucoup. Mais la disparition tragique de Dah Badou qui ne présentait aucun signe extérieur de souffrance, malgré le mal qui le rongeait, selon certains témoignages, devrait amener les artistes à se pencher encore une fois sur l’après-artiste.

En réalité, après tous les services rendus à la nation à travers diverses activités ludiques et artistiques, que réserve l’Etat béninois à leurs familles respectives ?

Décoration à titre posthume, diront certainement la plupart des Béninois. Mais en réalité, que deviennent la famille et les enfants des disparus qui auraient pu bénéficier de l’attention de leurs parents pour un meilleur avenir ? Certes, les bonnes volontés et les cœurs généreux, sous le coup du choc nouveau, manifesteront leur générosité à la famille restreinte du disparu. Mais pour combien de temps cela va-t-il durer ?

Voilà qui repose la question du soutien des artistes dont les œuvres amusent plus d’un au Bénin. Lorsqu’on se rend compte du travail de fond que font les artiste à travers la création d’œuvres de l’esprit, il y a de quoi le leur reconnaître. Sans eux, le monde manquerait sûrement d’un grain de sel. Pour preuve, qui des Béninois n’a jamais eu l’occasion de fredonner une chanson, de faire un geste de la tête en écoutant les mélodies de chez nous ?

Si on pouvait savoir combien de personnes retrouvent le sourire perdu avec les prestations d’œuvres artistiques, on apprécierait les choses à leur juste valeur. C’est justement pour cela que l’Etat béninois doit créer des structures de soutien qui doivent véritablement fonctionner et être utiles aux artistes avant et après leur mort.

Dah nous a laissé des spots publicitaires. Il a su, bien avant le changement, annoncer que « le développement passe par le changement des mentalités, le changement du corps de la tête et la tête de la tête ». Ce mérite est à son actif.

Je pense, pour ma part, que la disparition tragique de Dah Badou doit faire revenir le débat sur la nature du soutien à apporter aux artistes. Les artistes doivent avoir au sein de la société béninoise un statut bien défini. Du moins, c’est ce que je crois. Et c’est ma conviction !

                                                                                                                                                            Janvier Nougloi

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