"Totem sans tabous" de Jean-Marc Poaty.
La compagnie de théâtre Tiesese s'est produite le 12 octobre 2008 au Centre de formation et de recherche en art dramatique (CFRAD). Elle a présenté la pièce Totem sans tabous, d'après une mise en scène de Mue M'puati Luemba.
Quatre personnages principaux sont au centre de cette pièce, à savoir Likundi, Titek, Jaga, Mâ Nkazi, interprétés respectivement par Richilvie Babela, Charmine Manguila, Clément Moutissa et le metteur en scène également acteur, Mue M'puati Luemba. Totem sans tabous est une peinture sociale marquée des influences culturelles traditionnelles de certaines ethnies du Congo. C'est l'histoire de Mâ Nkazi, chef de clan des Muenzi, qui, avant de mourir, donne sa bénédiction à son neveu Likundi et à sa nièce Titek, des jumeaux de sa regrettée sœur Mâ Nzinga. Il sacre le jeune homme impatient chef de famille et transmet à la jeune fille douce, joviale et sensible au monde invisible neuf cauris porteurs de richesses pour leur clan tout entier. Neuf ans plus tard, les deux adolescents ayant grandi, deviennent parrain de leur vie et de celle des membres du clan. Ils affrontent quotidiennement la vie moderne. Titek se marie à Jaga qui est pour elle le prototype du prince charmant moderne tandis que Likundi, encore célibataire, est en quête d'une compagne. L'énigme de cette pièce réside dans le devenir des pouvoirs respectifs des jumeaux dans une société civilisée.
L'auteur de cette pièce, Mue M'puati Luemba, de son nom Jean-Marc Poaty, a signé plusieurs œuvres de poésie et de théâtre, son domaine de prédilection. Il est arrivé au théâtre après des études de gestion. Il a adapté au théâtre plusieurs auteurs congolais tels que Tati Loutard, Sony Labou Tansi, Henri Djombo. Il se définit comme «un re-écrivain, un re-créateur», car la vraie écriture n'existe pas pour lui. La compagnie Tiesese a pour vocation de faire la promotion et la vulgarisation de la culture et de l'art congolais à travers ses différentes créations artistiques tant au niveau nationale qu'international, tout en s'intégrant dans la culture universelle et en prônant l'unité dans la diversité.
Désirée Hermione Ngoma.
Badou enterré sous terre depuis 16h ce jour 16/10/2008
par Janvier Nougloi
Il est parti pour ne plus revenir. Ange Marie Badou ne vivra que par ses œuvres. Depuis hier, les cérémonies entrant dans le cadre de son inhumation ont démarré et les hommages lui sont rendus. Le monde artistique, la presse et ses proches lui rendent un hommage mérité. Des témoignages et autres marques de sympathie fusent de toutes parts pour qualifier les mérites et les prouesses réalisées par l’homme.
Encore une fois, des éloges dithyrambiques ont ponctué les discours et les honneurs rendus à l’illustre disparu. Connu beaucoup plus pour son côté comique à cause des rires et sourires qu’il est arrivé à arracher aux coeurs meurtris, Dah Badou fut une icône du monde artistique béninois. Celui qui a su positiver ses défauts physiques pour les mettre au service du théâtre et de la culture est resté dans l’esprit et demeurera encore pendant longtemps.
Comme Théodore Béhanzin, parti lui aussi dans des conditions très affreuses, Ange marie Badou, en rejoignant l’au-delà, aura, en dépit de tout, marqué l’histoire culturelle et artistique béninoise. « L’artiste est mort, vive l’artiste », diront beaucoup. Mais la disparition tragique de Dah Badou qui ne présentait aucun signe extérieur de souffrance, malgré le mal qui le rongeait, selon certains témoignages, devrait amener les artistes à se pencher encore une fois sur l’après-artiste.
En réalité, après tous les services rendus à la nation à travers diverses activités ludiques et artistiques, que réserve l’Etat béninois à leurs familles respectives ?
Décoration à titre posthume, diront certainement la plupart des Béninois. Mais en réalité, que deviennent la famille et les enfants des disparus qui auraient pu bénéficier de l’attention de leurs parents pour un meilleur avenir ? Certes, les bonnes volontés et les cœurs généreux, sous le coup du choc nouveau, manifesteront leur générosité à la famille restreinte du disparu. Mais pour combien de temps cela va-t-il durer ?
Voilà qui repose la question du soutien des artistes dont les œuvres amusent plus d’un au Bénin. Lorsqu’on se rend compte du travail de fond que font les artiste à travers la création d’œuvres de l’esprit, il y a de quoi le leur reconnaître. Sans eux, le monde manquerait sûrement d’un grain de sel. Pour preuve, qui des Béninois n’a jamais eu l’occasion de fredonner une chanson, de faire un geste de la tête en écoutant les mélodies de chez nous ?
Si on pouvait savoir combien de personnes retrouvent le sourire perdu avec les prestations d’œuvres artistiques, on apprécierait les choses à leur juste valeur. C’est justement pour cela que l’Etat béninois doit créer des structures de soutien qui doivent véritablement fonctionner et être utiles aux artistes avant et après leur mort.
Dah nous a laissé des spots publicitaires. Il a su, bien avant le changement, annoncer que « le développement passe par le changement des mentalités, le changement du corps de la tête et la tête de la tête ». Ce mérite est à son actif.
Je pense, pour ma part, que la disparition tragique de Dah Badou doit faire revenir le débat sur la nature du soutien à apporter aux artistes. Les artistes doivent avoir au sein de la société béninoise un statut bien défini. Du moins, c’est ce que je crois. Et c’est ma conviction !
Janvier Nougloi
DAH BADOU Ange, paix à son âme
La Fureur de lire Partageons-la Lecture de contes
La Fureur de lire
Partageons-la
Lecture de contes africains
par Georges M’BOUSSI
Mercredi 15 Octobre 2008
à 17h00
La Bibliothèque de La Daguenière (49)